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Plusieurs grands épisodes de la Révolution française ont laissé des traces dans les archives les plus fréquemment consultées par les généalogistes. Parmi eux :

  • La Grande peur : à l’été 1789, des révoltes paysannes éclatent dans plusieurs régions françaises, souvent à la suite de rumeurs de complot aristocratique ou d’attaque imminente de la part des Anglais, des Piémontais ou encore des Huguenots. Châteaux et monastères sont attaqués, pour brûler les chartes et les livres terriers qui justifiaient les droits féodaux.
  • La Constitution civile du Clergé : le 26 novembre 1790, l’Assemblée nationale,...

Plusieurs grands épisodes de la Révolution française ont laissé des traces dans les archives les plus fréquemment consultées par les généalogistes. Parmi eux :

  • La Grande peur : à l’été 1789, des révoltes paysannes éclatent dans plusieurs régions françaises, souvent à la suite de rumeurs de complot aristocratique ou d’attaque imminente de la part des Anglais, des Piémontais ou encore des Huguenots. Châteaux et monastères sont attaqués, pour brûler les chartes et les livres terriers qui justifiaient les droits féodaux.
  • La Constitution civile du Clergé : le 26 novembre 1790, l’Assemblée nationale, qui a nationalisé les biens du clergé et réorganisé le clergé régulier, oblige les prêtres à prêter serment à la Constitution. Cette situation entraîne le remplacement des évêques réfractaires et l’élection de nouveaux prêtres. D’abord suspects, les prêtres qui refusent de prêter serment à la constitution doivent en août 1792 quitter le royaume.
  • La création de l’état civil : en 1787, l’édit de tolérance permet de faire inscrire sur les registres paroissiaux l’état civil des non-catholiques. Le 20 septembre 1792, l’Assemblée législative crée l’état civil, dont elle donne la charge aux maires, et dont elle veut faciliter l’adoption en diffusant des modèles à compléter. Les curés continuent de tenir des registres de catholicité.
  • La guerre de Vendée : en 1793, après la levée en masse d’hommes appelés à défendre la nouvelle République, une révolte éclate en Vendée qui devient bientôt un véritable mouvement contre-révolutionnaire. Les affrontements font de nombreux morts et des populations sont déplacées. Parmi les décideurs des deux camps figurent Lazare Carnot, François de Charette et Georges Cadoudal.
  • Les guerres extérieures : en 1792, l’Assemblée déclare la guerre à l’Empereur d’Autriche, allié à la Prusse, et envahit les Pays-Bas autrichiens. Tandis que les soldats de l’Empereur et de sa coalition – parmi laquelle plusieurs milliers d’émigrés – se rapprochent des frontières à l’Est, des volontaires rejoignent l’armée républicaine pour les repousser, ce qui sera chose faite après la victoire de Valmy. Les Prussiens se retirent alors de France. Après l’exécution de Louis XVI, c’est une coalition de monarchies européennes, parmi lesquelles figure la Grande-Bretagne, que la jeune république doit affronter. Une nouvelle levée en masse est convoquée, qui provoque des troubles à l’origine de la guerre de Vendée. Entre temps, plusieurs territoires ont été annexés, dont la Savoie, Nice, et ceux correspondant à la Belgique actuelle. La guerre se poursuivra contre différents adversaires tout au long de la Révolution.

 

Pour en savoir plus

livre Découvrir ses ancêtres sous la Révolution

Découvrir ses ancêtres sous la Révolution

M.-O. Mergnac, éditions Archives et Culture

Que vos ancêtres aient été acheteurs de biens nationaux, agents municipaux, soldats de l’an II, émigrés, guillotinés ou simples civils dans les régions les plus en proie aux conflits – notamment dans l’Ouest, le lyonnais et le comtat venaissin – ce guide vous aidera à retrouver vos ancêtres et retracer l’histoire locale des lieux où ils ont vécu pendant la Révolution.

L’auteur, Marie-Odile Mergnac, a publié de nombreux guides de généalogie, dont Ma généalogie de siècle en siècle en 2009, et de nombreux ouvrages sur la vie quotidienne autrefois ou sur les noms de famille. Elle dirige la collection « Généalogies » des Éditions Autrement et la revue Hachette Généalogie facile. Elle intervient dans la presse et à la radio sur ce thème.

Observation sur la dite année 1789

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Observation sur la dite année 1789

31/12/1789 Saint-Sorlin, Rhône, France

L’hiver a été des plus rigoureux qu’on ait jamais vu, il a commencé à se faire sentir le 15 novembre. La rigueur du froid a surpassée la rigueur des hivers 1709 des 1764 et 1766 qui furent extrêmement froids. Beaucoup d’arbres fendus, la moitié des châtaigniers a péri et presque tous les marronniers, les vignes ont été grandement endommagées en plusieurs endroits. Si les blés n’avaient pas été couverts de neige ils auraient été en grand danger. Il a soufflé un vent de bise des plus véhéments et des plus froids qui a tellement introduit le froid dans les...

L’hiver a été des plus rigoureux qu’on ait jamais vu, il a commencé à se faire sentir le 15 novembre. La rigueur du froid a surpassée la rigueur des hivers 1709 des 1764 et 1766 qui furent extrêmement froids. Beaucoup d’arbres fendus, la moitié des châtaigniers a péri et presque tous les marronniers, les vignes ont été grandement endommagées en plusieurs endroits. Si les blés n’avaient pas été couverts de neige ils auraient été en grand danger. Il a soufflé un vent de bise des plus véhéments et des plus froids qui a tellement introduit le froid dans les bâtiments qu’il a gelé partout même dans les caves, les burettes gèlent à l’église pendant la messe, on a vu aussi le vin geler dans les calices, on a vu tomber des plages de glace, plusieurs oiseaux ont péri, on a trouvé des gelés d’autres ayant les pattes gelées. Les rivières sont toutes gelées, le Rhône qu’on avait jamais vu gelé l’est d’un bout à l’autre, on a pu passer sur la glace et on le traverse : tous les moulins sont arrêtés et la farine manque de tout côté. Si môssieur Rey lieutenant de police de Lyon n’avait pas eu la sage précaution de faire venir de la farine de Châlon de faire à grands frais casser la glace des moulins et de faire conduire par charrettes du charbon de pierre de Rive de gier à Lyon, la moitié des citoyens de la dite ville serait périe de faim et de froid. Les habitants des campagnes étaient à la dernière misère si le dégel n’était pas arrivé au temps où il est venu faute de farine..
Les glaces ont fait beaucoup de mal dans leur débâcle, des ponts emportés, des bateaux, des moulins, des bains des plates et on évalue à plusieurs millions le mal fait en France par les glaces.
Cette année à jamais mémorable soit par son hiver, soit par la cherté des choses, le froment vaut et a valu toute l’année 9‘’, le seigle 7‘’ le vin 20’’ l’ânée, le beurre 12ct et le fromage 8ct soit enfin par la révolution occasionnée par l’assemblée nationale convoquée et tenue ladite année.
La dite Révolution a fait changer la France de face, nouvelle constitution, qui doit assurer à jamais le bonheur des citoyens de cet empire, suppression des deux ordres du clergé et de la noblesse, suppression des moines, expropriation
des biens du clergé, ecclésiastiques rentés, tribunaux supprimés, nouveaux établis, la décime (ou dîme ?) supprimée à jamais, la peine de mort défendue pour les criminels, exil et lettres de cachets abolies, la liberté en vigueur et le despotisme anéanti. Béni soit à jamais l’heureuse Révolution pourvu que la religion n’en souffre pas. Je souhaite de tout mon cœur qu’elle n’en devienne que plus florissante et qu’avec l’aide de l’Etre Suprême ce vaste empire fleurisse par les mœurs, la Religion et l’abondance que je souhaite de tout mon cœur en le recommandant à celui dont j’ai l’honneur d’être le ministre et de la Sainte Eglise Catholique, apostolique et Romaine dans la foi de laquelle je veux vivre et mourir par la grâce de Dieu.

Robert vicaire desservant ladite paroisse.

Situation politique

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Situation politique

31/12/1789 Chauché, Vendée, France

Annotations de la fin du registre de 1789 et de la fin du registre 1790

Bilan de l'année 1789 vue par le curé de Beaulon

Bilan de l'année 1789 vue par le curé de Beaulon

31/12/1789 Beaulon, Allier, France

A la fin du registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Beaulon (Allier) pour 1789, figure une statitisque des actes enregistrés dans la paroisse.

L'année 1789 est résumée en quelques lignes, de façon très synthétique :

"Depuis le commencement de l'année jusqu'à la moisson, le blé a été très cher et très rare. L'on craignait une famine. On a fait venir des blés et de la farine des pays étrangers.
Il y a eu beaucoup de tumulte dans l'Assemblée Nationale. Les désordres qui ont régné dans le Royaume seraient trop longs à décrire ainsi que les horreurs qui ont été...

A la fin du registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Beaulon (Allier) pour 1789, figure une statitisque des actes enregistrés dans la paroisse.

L'année 1789 est résumée en quelques lignes, de façon très synthétique :

"Depuis le commencement de l'année jusqu'à la moisson, le blé a été très cher et très rare. L'on craignait une famine. On a fait venir des blés et de la farine des pays étrangers.
Il y a eu beaucoup de tumulte dans l'Assemblée Nationale. Les désordres qui ont régné dans le Royaume seraient trop longs à décrire ainsi que les horreurs qui ont été commises. C'est l'histoire qui les apprendra et à laquelle il faudra avoir recours. D'ailleurs on aurait peine à la croire et à de les persuader si on les inscrivait ici."

Récit du début de la Révolution française

Récit du début de la Révolution française

31/12/1789 Bois-Arnault, Eure, France

Fin 1789, le prêtre de la commune, François DELISLE, fait un commentaire journalistique de l'année écoulée. Il raconte comment a débuté la Révolution et toutes ses causes, ses horreurs.

Contexte politique et panique liée à la Révolution Française en 1789 à Lorp-Sentaraille

Contexte politique et panique liée à la Révolution Française en 1789 à Lorp-Sentaraille

31/12/1789 Lorp-Sentaraille, Ariège, France

Message du prêtre adressé "à la postérité" à la fin de l'année 1789, qui décrit le contexte politique et la panique liée à la Révolution Française et aux évènements annexes

Anniversaire prise de la Bastille 14 juillet 1790

Anniversaire prise de la Bastille 14 juillet 1790

Année 1790 Blanot, Saône-et-Loire, France

Ad perpetuam rei memoriam

Prise de la bastille forteresse de la capitale arrivée le quatorze juillet 1789, cellebrée le meme jour de l'année suivante 1790.

Cejourdhuy quatorze du mois de juillet mil sept cent quatre vingt dix, jour de st.Bonaventure; en vertue d'une proclamation du conseil du département de Saone et Loire en date du vingt six juin année susdite, nous soussignés maire procureur sindic et notable de la municipalité de blanot, revêtus de nos écharpes marques distinctives de nos charges, accompagnés de notre garde nationale commandée par jean baptiste greuzard habitant du dit blanot, nous sommes transporté en corps et...

Ad perpetuam rei memoriam

Prise de la bastille forteresse de la capitale arrivée le quatorze juillet 1789, cellebrée le meme jour de l'année suivante 1790.

Cejourdhuy quatorze du mois de juillet mil sept cent quatre vingt dix, jour de st.Bonaventure; en vertue d'une proclamation du conseil du département de Saone et Loire en date du vingt six juin année susdite, nous soussignés maire procureur sindic et notable de la municipalité de blanot, revêtus de nos écharpes marques distinctives de nos charges, accompagnés de notre garde nationale commandée par jean baptiste greuzard habitant du dit blanot, nous sommes transporté en corps et ceremonie en leglise de ladite paroisse, ou, après un discours prononcé par Mr poirier notre curé, la bénédiction d'une banniere, et la célébration du St.Sacrifice de la messe, nous avons, conformément aux arrêtés du dit conseil, renouvellé le serment civique et solennel d'être fideles a la nation, a la Loi et au roy, et de maintenir de tout notre pouvoir la nouvelle constitution du
royaume, ce qui a été a l'instant pratiqué par tous les cytoyens actifs de la dite paroisse assemblés a cet effet, tous lesquels, avec nous, a lheure précise de midi, ont donné
leur adhesion au pacte fédératif qui se conclu a paris.
Dont nous avons dressé le present procés verbal et nous sommes soussignés.
Suivent les signatures.

Nota du curé :
La municipalité de blanot m'a presenté a benir un Drapeau militaire le 28 du mois D'aoust. Pax inter nos.
Poirier. Curée

Chronique de l'année 1790 (municipalités, clergé, assignats)

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Chronique de l'année 1790 (municipalités, clergé, assignats)

Année 1790 Saint-Priest-la-Prugne, Loire, France

Continuation du mémoire consigné au registre de 1789. nous en étions resté a la formation des municipalitées qui ont été formées beaucoup plus tranquillement et moins dangereusement qu'on l'espéroit d'abord, quelque insulte de part et d'autre, des briques et cabales mais tout cela dans un tems d'esperance ne meritoit pas attention, les assamblées primaires ont étés un peu plu s memorables, d'abord les lieux apliqués n'y ont pas été bien reçu, quoique ces assemblées se sont tenu dans des lieux comparés au dieu de pane. La circonstance du lieu n'ampechoit pas que l'avenir de l'iniquité ne s'instale. Disputes, invectives; exclusions...

Continuation du mémoire consigné au registre de 1789. nous en étions resté a la formation des municipalitées qui ont été formées beaucoup plus tranquillement et moins dangereusement qu'on l'espéroit d'abord, quelque insulte de part et d'autre, des briques et cabales mais tout cela dans un tems d'esperance ne meritoit pas attention, les assamblées primaires ont étés un peu plu s memorables, d'abord les lieux apliqués n'y ont pas été bien reçu, quoique ces assemblées se sont tenu dans des lieux comparés au dieu de pane. La circonstance du lieu n'ampechoit pas que l'avenir de l'iniquité ne s'instale. Disputes, invectives; exclusions humiliantes, coups de baton, menaces de la mort, sédition et groupes de mains; nous avons un peu respiré si on compte quelque faits éclatant rependu du loin dans le royaume, jusqu'au mois de décembre qui a vu éclore.

Un décret emané de l'assemblée nationale accompagné d'une constitution civile du clerger décretté par l'assemblée qui sera a jamais mémorable dans les annalles et fera l'étonnement de la postérité. Chaqu'un en pensera ce qu'il voudra, ce décret portoit que les fonctionnaires (or on donna cette qualifica(tion) à tous les prêtres deservans) preteroient serment de maintenir la constitution sous peine d'etre déposédé de leur fonction, ce fut là l'époque etonnante de la division générale parmi le clerger, comme la constitution du clerger sabre bien de chose et sans forme de procés quantité d'éclesiastiques, entre autre le haut clerger, s'y prejugerent, beaucoup d'autres servi de leur gout, le preterent avec plaisir, d'alors, ecris de part et d'autre, un mélange se fit, les laiques, les ? tout se mela de profiter, de philosofer, le clerger d'oquialisoit (?) la terre fut couverte d'écrit les plus satirique, les plus impies etoient le miure(?) reçu et jusq ricu occit se publioient ouvertement. il y en avoit de bon de catholiques mais ils n'étient pas de saison de la le nous d'aristocrates qui se prononcoint également de par la bouche de l'gnorent comme du stupide et devinrent des denonciations insultantes, le mot de citoyens rehausoit infiniment celui qui etoit qualifié, soit qu'il le fut en réalité ou non, patriote etoit le superlatif et a l'assemblage de toutes les qualites du tout on verra quel fut la fin de tout ce débat et du repor de prestation de ferveur en 1791. l'emission de assignats eu lieu a la fin de 1790. le moment qui vit ouvrir la porte a cette espece de monoie la vit servir a l'argens des guerre civiles en 1790 et 1790. n'eurent guere lieu qu'a (II) avignon et arpentras. les troupes n'étoient guere tranquiles.

(II) en marge
Non plus soit par raport a l'indocilité des soldats, qui ne faisoint pas dificultés de répudier leurs officiers quand ils ne leur plaisoint pas et s'en vouloir (illisible) d'autres, soit parcequ'on voulu exiger le serment des officiers de guerre qui pour la plus part y repugnoit.

Chronique de l'année 1790

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Chronique de l'année 1790

Année 1790 Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, Rhône, France

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En marge : Drappeaux tambour habit
Le 23e may 1790 les officiers municipeaux
de la paroisse de St cyr, dont le sr jean laures est
Maire, ont fait faire un drappeau neuf a lyon, ont
achetté un tambour cuivre et fait faire un habit
d'ordonnace au tambour, le tout ensuitte d'une quête
faitte dans la parroisse pour payer le tout.
Il est une milice parroissiale à St cyr, qui doit se rendre
pres la digue du Rhosne au camp federatif convoqué
par tous les municipeaux de la ville de lyon, pour le 30
du present mois ; on pense qu'il sera composé de plus de
vingt mille hommes armés ;...

Page 1
En marge : Drappeaux tambour habit
Le 23e may 1790 les officiers municipeaux
de la paroisse de St cyr, dont le sr jean laures est
Maire, ont fait faire un drappeau neuf a lyon, ont
achetté un tambour cuivre et fait faire un habit
d'ordonnace au tambour, le tout ensuitte d'une quête
faitte dans la parroisse pour payer le tout.
Il est une milice parroissiale à St cyr, qui doit se rendre
pres la digue du Rhosne au camp federatif convoqué
par tous les municipeaux de la ville de lyon, pour le 30
du present mois ; on pense qu'il sera composé de plus de
vingt mille hommes armés ; le Sr Ranchon curé sera
l'aumonier de la troupe.
On verra imprimé tous les effets de la revolution actuelle,
pour ce, je n'en parlerai pas ; je dirai seulement
que l'assemblée nationale a commencé en may 1789,
et qu'en may 1790 tout le clergé attend d'etre aneantis
sauf les curés. videbitur infra.

pain : le pain vaut en may 1790, 2 sols 6 deniers, et la miche
3s 9d. le bichet de bled vaut 10# a lyon.
vins: les vins nouveaux se vendent 20# l'anée ; les vins
vieux valent 24 a 26# l'anée, parce que la misere est
grande ; les vins quoique rares, ne sont pas a haut prix.
La misere est grande a lyon et en campagne par la
cessation des fabriques, cependant il existe un luxe
de part et d'autre, qui n'annonce point de misere.
L'histoire des évenements arrives en 1789 et 1790
sera tres interessante, la nation françoise semble devoir
prendre un éssort inattendu ; la noblesse et le clergé sont
consternés, il a falu du desordre pour ramener l'ordre.
.../...
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aout 1790
La recolte en foin a été tres bonne, le foin vaut
deux livres le quintal, la recolte en bled est ditte
bonne dans bien des païs, a été bonne dans cette parroisse,
le bichet de bled se vend 6#10s, on espere l'avoir
a 6# et a 50#10s, ce qui est difficile a croire, vu que
le bled vieux est consommé.
Il y a eu un soulevement dans le peuple de lyon le 8 et
jour suivant de juilles dernier, on a chassé des portes
de lyon tous les connis, de façon que la municipalité de
lyon, n'a pu arreter ce desordre jusqu'a ce jour 15 août
1790. il y a eu quelques personnes tuées, le peuple en a pendu
entre autres un soldat suisse, un a arboré l'etandard rouge
a la maison de ville depuis plus de 15 jours, le peuple de
bourg neuf a tire plus de cent coup de fusil sur les gardes
suisses, en a blessé plusieurs, on a fait visite dans ce
quartier, mis en prison plusieurs soupçonnés d'avoir
tirés, et on a enlevé environ mil fusil, que ces
ouvriers avoient enleves a l'arsenal de lyon, et quantité
de sub?
On attend le 17 de ce mois 5000 hommes de troupes pour
discipliner ces rebelles, et faire rentrer aux portes les
commis.
Observer que depuis le 8 juillet susdit les particuliers
de lyon ont fait entrer tous les vins qu'ils ont pû trouver
dans les campagnes, qui tous, ainsi que toutes les autres
marchandises sujettes aux entrées, n'ont rien payés.
ce qui fait plus d'un million de perte pour la ville.
Mr savi maire, n'a pu parer tous ces desordres, le departement
de lyon, les districts, et cantons sont arretes, en mr les officiers
sont nommes, mais encore sans exercice, on attend que
la justice soit organisées ; tout est impuni, on craint des
soulevements dans toutes les villes du royaume.
.../...
Page 3
Le 22 aout 1790 on a
reouvert les bureaux des portes a lyon ; il est
environ quatre mil hommes de troupes de ligne
dans la ville ; par là tout paroit tranquile ;
on a arboré l'etendard blanc, a la place du rouge.
En 7bre 1790 grand trouble dans le royaume a
l'occasion des assignats, crées pour payer les finances
a tous les possedants charges, qui seront detruites ; on
est menacé d'en voir circuler pour deux milliards et
deux cent millions, lesquels assigants seron employes
a payer les biens qui seront vendus tant du clergé,
que du domaine du roi.
Les bleds quoiqu'abbondants, se vendent en 7bre 1790
quarante deux livres l'anée, même 45# le plus beau ;
les vins sont hors de prix, le vieux se vend 36# l'anée,
les vignes promettent peu.
Les officiers municipeaux de St cyr ont imposé
leur curé a 180#7s sur les rolles des tailles de la
presente année 1790.* somme exorbitante. les curés
voisins ne sont imposés qu'a des petites sommes pour
leurs congrues. le curé de St cyr entend se pourvoir
par devant le diretoire du département de lyon,
et obtenir justice, ce dont il fera mention dans la suite
* en marge
nota que c'est pour son congrue seulement.
-----
en xbre 1790 les aristocrates de la ville de lyon, d'accord
avec ceux de differentes provinces, ont tentés une contre revolution
dans la ville de lyon, qui auroit eu lieu, si les personnes
corrompues par argent, n'eussent fait leur déclaration
a la municipalité de lyon, le veille de l'assaut projetté.
le Sr guillien de pouzelar avocat a lyon avec deux
autres seigneurs du village, ont étés arretés, et conduits
a pierre encise, comme chef de ladi. contre revolution, on
attend des ordres de l'assemblée nationale. toute la ville est
armée, jour et nuit, pour prevenir les incendies projettes.

Changement de régime

Changement de régime

Année 1790 Léon, Landes, France

Le Royaume vient donc de changer de Constitution, et le changement tient du miracle; car qui aurait osé lutter contre le clergé et la noblesse ni espéré que la Bonté du Roy aurait approuvé ce changement, si Dieu n'eut opéré ?

Etats Généraux

Etats Généraux

Année 1790 Candé, Maine-et-Loire, France

Les Etats généraux ont encore tenu leur seance toute cette année entiere. C'est cette année qu'ont été établis les départements en districts, Les tribunaux de district, les juges de paix dans les cantons ; Dieu veuille qu'il en resulte le bien qu'on nous en fait esperer.

Chronique de l'année 1790

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Chronique de l'année 1790

Année 1790 Villeurbanne, Rhône, France

Le bled a été extraordinairement cher, il
a valu presque toute l'année de 8 a 9 # et demi le bichet. la recolte
a été généralement très abondante malgré cela le prix fut soutenu
jusqu'au mois d'octobre qu'il a commencé a diminuer un peu. il y a
eut beaucoup d'accaparement et des envois dans l'etranger. pour cela le
prix en auroit été modique parce que la france avoit presque pour
trois ans de bled.
Le vin a valu depuis un louis jusqu'à 30 # l'anné et le vieux s'est
vendu 36 et même 40 # l'anée. La recolte quoique mediocre la
fait un peu diminuer, mais à la foire...

Le bled a été extraordinairement cher, il
a valu presque toute l'année de 8 a 9 # et demi le bichet. la recolte
a été généralement très abondante malgré cela le prix fut soutenu
jusqu'au mois d'octobre qu'il a commencé a diminuer un peu. il y a
eut beaucoup d'accaparement et des envois dans l'etranger. pour cela le
prix en auroit été modique parce que la france avoit presque pour
trois ans de bled.
Le vin a valu depuis un louis jusqu'à 30 # l'anné et le vieux s'est
vendu 36 et même 40 # l'anée. La recolte quoique mediocre la
fait un peu diminuer, mais à la foire des roy le prix a été plus haut
que jamais.
Le 7 fevrier il arriva a lion une revolte serieuse qui heureusement
n'eut pas des suites. il s'etoit formé une conpagnie de volontaires
composée de jeunes gens de la ville qui montoient la garde tous les
dimanches. Le peuple poussé par des esprits turbulents et jaloux les
disperse a coups de pierre sur le midi et demi près de la rue de l'arsenal
ou ils alloient prendre leur poste. il y en eut plusieurs qui furent
cruellement martirisés. on tira quelques coup de fusil qui tuerent
deux ou trois personnes du peuple. mais aucun des jeunes gens qu'on
appella muscadins n'est perri. bravant la populace ils furent
obligés de se tenir cachés pendant quelque temps pour eviter la
fureur de la populace qui s'etoit emparé des armes de l'arsenal.
Sur le soir le peuple furieux se transporte à l'hotel de ville. M
inmer colomes qui étoit commandant fut obligé de se sauver par
du souterrain. on demandoit sa tête a grand cris. sans les suittes qui
continrent ce peuple, il auroit été perdu. il sortit de la ville dans
la nuit pour se retirer a bourg en bresse ou il fut fêté.
Un decret de l'assemblée nationale portant etablissement d'une
municipalité dans chaque ville et bourg du royaume, nous nous
occupames de former celle de villeurbanne dans le courant de
fevrier. il fallu trois séances. le curé présida l'assemblée d'une voix
unanime. le second tour de scrutin nous donna pour maire M. Etienne
Debourg. Ensuite on proceda a l'election des municipaux et du procureur
.../...
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de la commune. felix petit fut procureur d'un commun accord
pierre peyot gendre de bressiant, george gasnier michel ??
joseph buel et nicolas bouclet tous les cinq officiers
municipaux. on peut dire que l'on avoit fait de bons choix
pour la probité et la sagesse mais il auroit été a definir qui
s'y trouva un peu plus de lumieres surtout pour un commencement
ou tout le monde étoit bien novice. on choisit ensuite 12 notables
et un grefier, ce qui faisoit 20 membres dont s'ait composée
la municipalité de villeurbanne.
Celle de lion eut pour maire M. palerne de savi gendre de
M. deriverieuse, homme plein de mérite et de talent.
tout parut assez tranquil jusqu'au 1er mai que lion annonca
une fédération pour le trente du mois. Tous les villages des
environs s'occuperent à former des gardes nationales. celle de
notre parroisse occasiona de grandes dificultés. on ne vouloit
former qu'une compagnie de cents hommes y compris les officiers et
ne point y admettre les locataires parce que disoit-on qu'ils
avoient assez de charges à paier, et que d'ailleurs ils etoient presque
tous aubergistes ? trop occupés le dimanche à leurs affaires pour
s'occuper de la garde qu'il etoit indispensable de faire ce jour la
dans la parroisse. quoique ces raisons ne regardoient que leurs
interests, ils les prirent en mauvaise part et crurent qu'on les meprisent
aussi montrerent ils qu'ils avoient autant de patriotisme de zele
et de courage que personne. En consequence ils convoquerent une
assemblée générale ou ils casserent tout ce qui s'estoit fait la précedante
on nomma pour commandant M. mermet avocat domicilié (illisible)
deux ans. M. Decombedoupe capitaine de la 1er division, M. Nivo?
capitaine de la 2e. M. joannon capitaine de la 3e. M. christian
frictier capitaine de la 4e du charpenns, et M. le ? comen(dant ?)
de la troupe. M. mermit fit present du drapeau que je béni sur la
place du platre ou l'on avoit dressé un autel et ou je celebroi.
.../...
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le dimanche trente mai notre garde aiant a sa tête
tous les officiers nunicipaux se rendit à lion auprés des autres
gardes nationales qui etoient sur une même ligne depuis le
pont morand jusqu'au fond de l'allée perache. sur le midy
l'armée composée d'environ 40 000 hommes se mit en marche aiant
en tete m; desvien du villard commandant général 16 batteries
de canon précedoient la troupe. il etoit deux heures quand tout le monde
a été arrivé au camp qui fut tenu dans les communaux de la ville.
un autel majestueux d'environ 50 pieds de hauteur presentant quatre faces
elevé au milieu. on y celebra quatre messes. une seule fut dite
en haut. encor on eut assez de peine de garantir de la pluie la celebration
avec les parapluies. Comme curé du camp je fis les honneurs de
l'autel en roches et en chape. les messes finies, le commandant
monta en haut de l'autel, et prononca le serment militaire que
toute l'armée repeta de coeur et d'ame. Ensuite on se livra a la joie
et a la danse, malgré une pluie a verse qui duroit depuis midy.
on s'embrassoit en bon patriotes et en bons freres. jamais on n'avoit
eu un spectacle plus imposant et plus gay malgré le mauvais temps.
le camp etoit entourré de superbes loges . j'allai complimenter
la municipalite de lion qui etoit dans une loge au levant de
l'autel. M. de Joui me combla d'amitie en m'embrassant. il y eut
quelques intervalles ou la pluie cessa, mais sur les cinq heures recommancant
plus fort que jamois le commandant fit battre la retraite.
dans une demi heure, il ne resta personne au camp. ji ren(contr)e les
cabaretiers et cafetiers qui firent mal leurs affaires. Le
lendemain un malheureux s'avisa de filouter. il fut surpris
est pendu sur le champ à un saule par le peuple après avoir fait confesser. je
l'enterrai le lendemain au cimetiere de villeurbanne.
on fit courir le bruit que des brigands et des ennemis de l'état vouloient
toutes les bleds pour la sureté de la( p(aroiss)e ?). le commandant fit monter
la garde tous le mois de juillet depuis les neuf heures du soir jusqu'a
4 heures du matin, mais il n'arriva heureusement aucun accident.
il y avoit 4 piquets. le 1er au village, le 2e aux maisons neuvers, le 3e chez M.
mermet, et le 4e aux charpennes.
.../...
page 4
il y a eut de grandes difficultés dans la p(aroiss)e dont je ne parleroi
point, parce qu'il y a beaucoup de personnes impliquées. comme je n'ai
point entendu les dépositions ni vu la lettre repandue de côté et
d'autre, je n'ose point ajouter foi à tous ces rapports et discours
mechants. je garde le silence, crainte de m'ecarter de la verite.
Cette année sera a jamais mémorable par tant de divers jugements
surtout celui qui abolit les veux monastiques de deux sexes, qui adjuge
a la nation tous les biens du clergé sans aucune distinction
moyennant une pension de 700 # * la pension s'ouvrira suivant l'âge, qu'ils pourront manger ou bon
leur semblera. on a deja beaucoup vendu dans le courant de 9bre
et xbre des maisons du chapitres et communautés.
L'assemblée nationale a trouvé un bon secret pour paier c'est en
creant pour quatre cent millions d'assignats ou papier monoie
de 1000 de 500 de 200 ;
Elle vient encore d'en decreter pour 800 000 000. les plus bas
seront de 50 # ce qui fait en tout douze cent millions.
l'argent se reserre et se cache. on perd pour l'echange des assignats
jusqu'a 5 - 6 et 7 pour cent.
il y a eut de grandes innondations la l houe est venu douze fois à la
guillotiere, mais point de plus surprenante que la Loire qui fut elevée
a plus de 7 pieds de hauteur. tout le forest a eprouvé de grandes pertes
le pont de ? roane entrainé et toute l'isle, et peut etre plus de cent
maisons qu'il faudra reconstruire. l'eau aiant miné par dessous les
fondations. vingt cinq maisons dans mon village natal d'epercieux.
ont été entrainées. cinq apparenoient à mon pere qui mourut quelques
jours après a la suite d'une revolution que cette facheuse nouvelle lui
occasiona. trois femmes et 7 de leurs enfans refugiés dans une de nos maison
périrent pendant que leurs maris et domestiques avoient enmené les
bestiaux dans le haut du village. a st paul d'epercieux il n'est resté
que l'eglise et deux maisons. Dieu veuille nous preserver dans la
suite de semblables fleaux.
Ora provictore.

Menace envers le curé

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Menace envers le curé

Année 1790 Lairoux, Vendée, France

C'est dans ce tems la que les assignats furent établis monnaye courante,il se présenta de grande brouille dans ma paroisse peu s'en fallut que je n'en devienne la victime,quelques habitans me menacèrent les uns de me prendre les autres de de me faire bouillir dans l'huile enfin en général de me clouer à la porte de mon presbytère,c'est la ou je connus parfaitement le caractère de mes habitans on m'avoit d'abord fait président de l'assemblée ensuite je devins officier municipal et en cette qualité j'ai signé un certificat pour une chose véritable et cette pièce pense me perdre,je fus...

C'est dans ce tems la que les assignats furent établis monnaye courante,il se présenta de grande brouille dans ma paroisse peu s'en fallut que je n'en devienne la victime,quelques habitans me menacèrent les uns de me prendre les autres de de me faire bouillir dans l'huile enfin en général de me clouer à la porte de mon presbytère,c'est la ou je connus parfaitement le caractère de mes habitans on m'avoit d'abord fait président de l'assemblée ensuite je devins officier municipal et en cette qualité j'ai signé un certificat pour une chose véritable et cette pièce pense me perdre,je fus traduit au département,je my défendis vaillement et j'eus gain de cause depuis ce tems la la paix revint parmi mes habitans il est difficile de les conduire tant ils sont revèches et ennemis du bon ordre surtout contre les pretres qui sont aujourd'hui méprisés et persécutés.
Abbe Vergès, curé de Lairoux

Persécution des curés et vengeance divine

Persécution des curés et vengeance divine

Année 1790 Coise, Rhône, France

"Dieu semble se venger des persécutions que l'on fait à l'église de J.C. Les prêtres et les moines on les traite de calotins et menaces de la lanterne de toutes parts. Je l'ai été cinq fois. Les libelles et les sarcasmes ont été prodigués contre eux. Hare l'année suivante elle me fait de peine. On vend nos biens. Bientôt on nous égorgera. Mais qu'on se ressouvienne des paroles du Prophète : nolite tangere Christos meos" (ne touchez pas à mes prêtres) - "et vpcavit fnnem super terram" (et il fit descendre la famine sur la terre) - "et...

"Dieu semble se venger des persécutions que l'on fait à l'église de J.C. Les prêtres et les moines on les traite de calotins et menaces de la lanterne de toutes parts. Je l'ai été cinq fois. Les libelles et les sarcasmes ont été prodigués contre eux. Hare l'année suivante elle me fait de peine. On vend nos biens. Bientôt on nous égorgera. Mais qu'on se ressouvienne des paroles du Prophète : nolite tangere Christos meos" (ne touchez pas à mes prêtres) - "et vpcavit fnnem super terram" (et il fit descendre la famine sur la terre) - "et omne firmamemtum panis confringam" (et je briserai toute assurance de nourriture). "Cela s'exécute quand même."

Bénédiction du drapeau

Bénédiction du drapeau

10/01/1790 Fresse, Haute-Saône, France

nota : je ne suis pas arrivé déchiffrer le mot qui suit "loy"

Cahiers de doléances : signature ou amende !

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Cahiers de doléances : signature ou amende !

07/03/1790 Châteauneuf-de-Gadagne, Vaucluse, France

Je consigne dans le présent registre la déclaration suivante pour qu’elle soit notoire a tous qu’il appartiendra et pour ma propre tranquillité.

Je déclare premierement que le dimanche septieme jour
du mois de mars de la presente année il s’est tenu une
assemblée generale et extraordinaire de tous les chefs de
famille dans le present lieu a la chapelle de la confrairie
les penitens dans laquelle j’ai appris par la voye publique
qu’on y avoit presenté des articles de doleances qui ont
.../...
été inserés dans le livre des deliberations avec injonction
aux presents et aux absents de les signer...

Je consigne dans le présent registre la déclaration suivante pour qu’elle soit notoire a tous qu’il appartiendra et pour ma propre tranquillité.

Je déclare premierement que le dimanche septieme jour
du mois de mars de la presente année il s’est tenu une
assemblée generale et extraordinaire de tous les chefs de
famille dans le present lieu a la chapelle de la confrairie
les penitens dans laquelle j’ai appris par la voye publique
qu’on y avoit presenté des articles de doleances qui ont
.../...
été inserés dans le livre des deliberations avec injonction
aux presents et aux absents de les signer sous peine
d’une amande.
Je declare en second lieu que le samedy troisieme jour
du meme mois sur les sept heures du soir, je vis entrer
dans le salon de la maison curiale six personnes
savoir henry savan antoine Laurent gabriel gallas
jean Baptiste Ramel, françois gaveut et jean Baptiste Benoit Saudvin,
qui se qualifierent tous deputés de l'assemblée generale
pour exiger la signature des absents a lad. deliberation
en me disant que j’etais du nombre, ils me presenterent
un papier qui renfermait plusieurs signatures, mais
qui ne donnoit aucune connoissance des articles proposés
a l’assemblée, je leur demandai d’en etre instruit avant
de signer, ou par la lecture de l’original de la de deliberation,
ou d’un extrait en forme dicelle, ils me repondirent que
le livre des deliberations etoit enfermé dans les archives
de la communauté, qu’il etoit trop volumineux pour le
porter dans les maisons particulieres et qu’ils n'en pouvoient
en produire aucun extrait, sur cela je refusai de signer, et
ils se retirerent.
Je declare troisiemement qu’a peu prés un quart
d’heure après cette premiere apparition les six meme
personnes vinrent me signifier de descendre
des le lendemain a la maison commune, pour faire moi-
meme en leur presence lecture de la sud. deliberation
a l’heure que je leur indiquais, et je leur assignai
neuf heures du matin.
Je declare enfin que je suis descendu a la maison
de ville aujourdhui dimanche quatorzieme jour du
courant a l'heure indiquée, que j’y ai trouvé rassemblés
les deputés cy dessus et plusieurs autre personnes
que le nommé Louis granier valet de ville m’a
presenté le livre des declarations et que lecture faite
.../...
de trente neuf articles de doleances y contenus, de tout
ce qui s’ensuit, et notamment de l’enonciation d’une
amande de cent cinquante livres encourue ipso facto
par ceux qui refuseroient leur signature, j’ai demandé
a tous les assemblés qu’il me fut permis d’exprimer mon
vœu sur lad deliberation que je formai en ces termes.
Je souhaite que les articles contenus dans cette deliberation
soient autorisés legalement avant que d’etre mis a
excecution, avec la datte de ma signature, ils sont formé
sur ma demande beaucoup de difficultés ; et pour eviter
des longueurs et des inquietudes j’ay signé purement et
simplement comme tous les autres avant moy, Monsieur
Morenas Secondaire et Monsieur Blanc chappellain des
penitents presents ont suivi mon exemple.
Telle est ma declaration que je certifie veritable a
gadagne le quatorze mars mille sept cent quatre vingt dix
Rambert vicaire pptuel

Bénédiction d'un drapeau de la Garde nationale et Serment civique à  Vauchretien

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Bénédiction d'un drapeau de la Garde nationale et Serment civique à Vauchretien

25/04/1790 Vauchrétien, Maine-et-Loire, France

En marge : Bénédiction d'un Drapeau de la Garde nationale de Vauchretien
Le dimanche vint cinq Avril mil sept cent
quatre vingt dix, La Municipalité présente,
La Garde Nationale de la Paroisse de
Vauchretien sous les armes, ayant à sa tête
le Sieur René Louis DOLBEAU son
Commandant Général, accompagné d'un
détachement de la Garde Nationale de Brissac
sous le commandement du Sieur Le
NORMAND, tambours battants et drapeaux
déployés, a déposé sur l'autel son drapeau
que nous soussignés avons béni avec la permission
de Monseigneur l' Evêque d'Angers *, ensuite de
quoi nous avons reçu le serment civique
du...

En marge : Bénédiction d'un Drapeau de la Garde nationale de Vauchretien
Le dimanche vint cinq Avril mil sept cent
quatre vingt dix, La Municipalité présente,
La Garde Nationale de la Paroisse de
Vauchretien sous les armes, ayant à sa tête
le Sieur René Louis DOLBEAU son
Commandant Général, accompagné d'un
détachement de la Garde Nationale de Brissac
sous le commandement du Sieur Le
NORMAND, tambours battants et drapeaux
déployés, a déposé sur l'autel son drapeau
que nous soussignés avons béni avec la permission
de Monseigneur l' Evêque d'Angers *, ensuite de
quoi nous avons reçu le serment civique
du Sieur Etienne Guillaume DUGRÉ, Maire de
la municipalité de Vauchrétien qui l'a reçu
aussi de la Garde Nationale et de tous les
habitants presents, lesquels ont [renvoi : déclaré ne savoir] signer fors les
soussignés. *après avoir fait un discours analogue à la cérémonie :

René Dolbeau, commandant général
J. Renou
Normand
Leroux, sergent
Ballon, commandant de la Garde nationale de Brissac
F. Esmery, major de la Garde nationale de Brissac
Moreau
Gaultier sergent major
Cottereau, officier
Christophe, brigadier du Régiment de Royal Roussillon cavallerie
Lemerle chirurgien major
Pelletier, capitaine
Roulleau vicaire de Vauchrétien ; Dugré, Maiere ;
Joubert,... Beugnon, René., Halbert Gillé, Marioneau
P. Peliochu, Venson,.. de Mont d'Or curé de Vauchretien


-La prestation de serment décrite dans l’acte est peut-être liée à une décision des députés en janvier 1790, laquelle prévoit que les gardes nationaux prêtent serment de fidélité à la Constitution.
La famille de Cossé-Brissac est liée de près à ces évènements car Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac (1734-1792) commande la compagnie des Cent-Suisses, placée auprès du Roi au château des Tuileries, laquelle prête le serment civique à Paris le 7 juin 1790,

-Le Régiment de Royal Roussillon cavalerie cantonnait à Saumur

Fête de la Fédération, premier anniversaire de la prise de la Bastille, fêté à l'église du village

Fête de la Fédération, premier anniversaire de la prise de la Bastille, fêté à l'église du village

14/07/1790 Ballay, Ardennes, France

Le quatorze juillet 1790, nous avons fait dans notre église la cérémonie de la Confédération qui s'est faite à Paris le même jour.
On a chanté la messe du Saint Esprit après laquelle j'ai parlé [...]

Monsieur le vicaire de Villebernier écrit son enthousiasme pour la Constitution civile du clergé

Monsieur le vicaire de Villebernier écrit son enthousiasme pour la Constitution civile du clergé

14/07/1790 Villebernier, Maine-et-Loire, France

En marge : federation nationalle le 14. juillet

Le quatorze juillet mil sept cent quatre vingt dix tous les habitants de cette paroisse au nombre de deux cent cinquante, jaloux de temoigner leur amour pour la nouvelle constitution se sont rendus sous les armes ( rayé : ayant à ) au canton de Pauvigne, ou on a erigé un autel à la patrie. La messe y a été celebreë par mr le curé, à la fin de la quelle mr HERBAUT maire accompagné des officiers municipaux et de mr COCHON procureur de la commune tous decorés de lécharpe, mr le...

En marge : federation nationalle le 14. juillet

Le quatorze juillet mil sept cent quatre vingt dix tous les habitants de cette paroisse au nombre de deux cent cinquante, jaloux de temoigner leur amour pour la nouvelle constitution se sont rendus sous les armes ( rayé : ayant à ) au canton de Pauvigne, ou on a erigé un autel à la patrie. La messe y a été celebreë par mr le curé, à la fin de la quelle mr HERBAUT maire accompagné des officiers municipaux et de mr COCHON procureur de la commune tous decorés de lécharpe, mr le maire dis-je ainsi que mr le procureur de la commune et le vicaire ont prononcés un discours analogue à la fête. mrs les officiers municipaux (rayé : ont d'abord prêtés) conjointement avec mrs le curé et les douze notables ont d'abord prêté le serment de fidelité aux décrets de l'auguste assembleë, et de l'union indissoluble de la confraternité, ensuite les habitants ont fait le même serment. La céremonie faitte, il y a eu un dîner militaire pour tous les citoyens dans la cour de la deffunte dame HERBAUT la concorde, l'union et la joye ont presidé à ce repas. enfin on a terminé cette auguste et tt ( tt : mémorable) fête par un salut et le Te deum pour rendre graces au Seigneur de ses signalés bienfaits envers la France

P. Marquis vic.

Nota sur la Révolution

Nota sur la Révolution

Année 1791 Fleury-la-Montagne, Saône-et-Loire, France

il ne m'appartient pas de prédire ce qui arrivera
par la suitte, mais par ce qui s'est passé cette année
je crains fort que la religion ne soit fort affoiblie;
je garde dans mon interieur tout ce que j'en pense.
Dieu soit loüé et benis, q'uil veuille protéger la
france, et conserver la réligion.

Mémoire 1791, serment des prêtres

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Mémoire 1791, serment des prêtres

Année 1791 Saint-Priest-la-Prugne, Loire, France

Vous vous repelleres, mon cher lecteur, du proverbe qui dit qui nisi probat, nil il probat. J'avois annoncé dans mon dernier mémoire a la fin du registre de 1790 que je ferois voir dans celui ci quelle sera la fin des debats de 1790 et du refus de serment mais nous sommes toujours aux prises sans esperance de voir encore sitot la fin de nos guerres, c'est pourquoi je suis obligé de continuer à ? ce qui s'est passé de plus remarquable cette année 1791 pour donc revenir a l'histoire du refus de préstation de serment il sera notoire que...

Vous vous repelleres, mon cher lecteur, du proverbe qui dit qui nisi probat, nil il probat. J'avois annoncé dans mon dernier mémoire a la fin du registre de 1790 que je ferois voir dans celui ci quelle sera la fin des debats de 1790 et du refus de serment mais nous sommes toujours aux prises sans esperance de voir encore sitot la fin de nos guerres, c'est pourquoi je suis obligé de continuer à ? ce qui s'est passé de plus remarquable cette année 1791 pour donc revenir a l'histoire du refus de préstation de serment il sera notoire que l'assemblé nationale usant d'un pouvoir souverain déclara déchu, déposedé de leur bénéfice a charge d'ames tous les evêques, curés et autres eclésiastiques deservant qui refuseroint de prêter le serment. Sur les 133 evêques en france, quatre seulement le prêtent, tous les autres apuyés de l'autorité de notre Saint-père le pape qui n'aprouvoit pas cette constitution du clerger refuserent et furent remplacés, beaucoup de curés furent aussi remplacés pour la même cause, là commenca le schisme, l'unanimité des evêques de france, le pape a leur tête, qui l'ença un bref comminatoire contre tous ceux du clerger de france qui avoit prêté le serment de maintenir la constitution du clerger ne se seroient retracté dans quarante jour a compter du jour de la fulmination, et suspendus de leur fonction de leur ordre. beaucoup se retracterent, plusieurs, au contraire se firent que s'en obliger (?) d'avantage. Délors on vit, dans plusieur dioceses deux evêques dans plusieurs cures et en grand nombre deux curés chaqu'un faisoit bande à part, le nombre de catholiques romains etoit en certains endroit fort nombreux, et il suivoit son ancien pasteur. Dans d'autres parroisses, les anciens curés furent obligés
de s'éloigner, pressé, insulté, persecuté par les abus du pouvoir civil, dans d'autres les curés catholiques romain, c'est à dire ceux qui refusèrent le serment ou le ratachement et s'attacherent au partie de pape et des anciens eveques se retirerent tranquilemment. Les curés et autres eclesiastiques constitutionels etoient soutenu par l'autorité et la force publique, les curés et autres eclesiastiques constitutionels c'estoit le nom qu'on donnoit a ceux qui (illisible avoient ??) le partie du pape et des evêques catholiques etoient en certain endroit soutenu par le peuple mais tourmanté par les administrateurs, procés verbal,contre curé, décret de prise de corps, mauvais traitements, insultes, prison, persecution, privé de tout revenu, la rage ne s'??? a pas seulement sur les prêtres catholiques romain, c'est a dire qui tenoient au pape et a la chaire de St pierre, elle se porta aussi sur les fideles qui refusoient d'aller aus messes des prêtres constitutionels et de recevoir d'eux les sacremens crainte de participer a leur chisme, des filles, des femmes insultés, fustigés et même marltraité par une espece de gens qui se disoit patriotes et qui a ce titre se croyoit tout permi. on a vu des coups de fusil tiré sur des prêtres, d'autres se donner la mort, ceux tomber roide mort comme pour servir d'exemple a la race a venir. Enfin un a été massacré au pied de l'autel au moment ou il va dire la messe. nous ne voyons pas encore au moment ou j'écris, d'aparence de paix, l'agiotage sur les assignats est porté a son comble et les vols deviennent de jour en jour plus celebres et plus fréquens, et tout impunément.